À Bouillac, au domaine de la Tucayne sur le vignoble de Saint-Sardos, Jean-Claude Delpech nous raconte l'histoire de sa propriété et pourquoi il est le seul vigneron indépendant de cette appellation d'origine protégée.
▶http://domainedelatucayne.blogspot.fr
transcription:
"...nous produisons des vignes de Syrah, Tannat, Merlot pour faire des blancs des rosés et des rouges.
question: l'histoire de ta vigne et de ton entreprise?
historiquement nous avions toujours de la vigne au domaine de la Tucayne, mon père, mon grand-père et les générations avant et jusqu'à mon grand père, ils ont toujours fait le vin. Et puis mon père avait décidé de rejoindre et même d'être membre fondateur de la coopérative de Saint-Sardos. Après m'être installé sur le domaine quelque années plus tard, j'ai eu l'idée de créer mon propre chais ici, de sortir de la coopérative et faire tout de 'A à Z', de la production à la vinification jusqu'à la vente de mon produit. On avait à l'époque vint-cinq hectares de vignes, actuellement douze à treize hectares mais nous sommes plus spécialisés. Depuis peu je me suis associé avec un jeune œnologue qui m'aide surtout pour la vinification et qui m'a permis de développer une très belle gamme de vins rouges rosés et blancs.
Petit à petit on développe cette production en faisant des replantations et en sortant de nouvelles gammes de produits que nous commercialisons directement à une clientèle particulière. On développe aussi le réseau cavistes restaurateurs, tous les magasins bio de la région puisque depuis 2007 je me suis tourné vers la culture biologique. Ce qui nous a permis d'avoir une nouvelle gamme de revendeurs bio et cela correspond beaucoup plus à l'attente de tout les deux, puisque Sébastien avait cette exigence lorsqu'il il s'est associé avec moi. Il voulait travailler avec cette philosophie là.
Depuis 2010, tout se développe, on se réorganise pour les cultures, le chais et la commercialisation. Petit à petit, le 'bouche à oreille' aidant, on a des gens qui arrivent de tout horizons, qui apprécient nos produits et on est même proche d'une commercialisation au Japon ou au Canada. La production est assez faible, à petite échelle mais un peut partout dans le monde. On s'autorise tout ça.
question: qu'est ce que cela change d'être dans le bio ?
Ça change tout, Sébastien a eu sa formation et ses expériences dans le bio, moi j'étais dans le conventionnel et j'ai eu l'impression de changer de métier surtout au niveau cultural parce que je n'étais pas un amateur de pompes à désherber, c'était la partie pénible depuis très longtemps de la profession, cela ne m'a pas gêné de laisser tomber tout ça. On traite avec deux produits essentiels qui sont le souffre et le cuivre, on a appris a travailler avec les plantes, à faire des purins des tisanes. Un tas de chose qui nous a rapproché des plantes et voir ce qu'elles pouvaient amener à la vigne. Personnellement cela m'a amené un bien-être, cela va être mieux pour la vigne et mieux pour nous. C'est vraiment une révolution, il y a trois ans de conversion pour la vigne, et le vigneron se réinitialise aussi. Il faut penser différemment, il faut réfléchir. On a beaucoup plus de travail manuel mais c'est très intéressant.
question: les circuits courts ?
Je m'étais interdit de travailler avec les grandes surfaces, je n'ai pas le sens de la négociation. On établi des prix rémunérateurs, on a besoin d'un certain volume d'affaire pour pouvoir vivre, on fixe des prix en fonction de cela, on vend directement aux particuliers même si c'est des petites ventes. Cela demande beaucoup d'énergie et de contact mais on a un retour. Si les produits plaisent cela nous amène d'autre clients avec le bouche à oreille. On a maintenant un circuit de distribution que l'on a réussi à développer en engageant une jeune sommelière qui parle autant de technique que de vente au point d'en oublier la vente. Cela plait beaucoup puisqu'on s'adresse directement aux professionnels et même aux restaurateurs qui prennent le temps de nous recevoir, de nous rendre visite, de vendanger avec nous, d'accorder mets et vins. Ce sont des retours très enrichissants.
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sont cités dans l'interview:
œnologue Sébastien Almendros
sommelière Sophie Chesney
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